Il est loin le logement d’autrefois, où en hiver on “allumait” le chauffage et le matin on ouvrait les fenêtres pour aérer. Aujourd’hui les logements sont devenus des objets de hautes technologies, aux matériaux isolants sophistiqués, à la régulation de température affûtée et à la ventilation contrôlée.
C’est à ce prix que sont atteintes les normes de consommation d’énergie les plus performantes. Mais l’usage n’est pas la norme, et les résultats ne sont pas au rendez-vous. Citoyens, encore un effort pour vivre la transition !
Habiter n’est pas une norme, c’est un usage
Dans une étude de Gaëtan Brisepierre, sociologue de l’habitat, on peut lire : “ la campagne de mesure effectuée pendant un an sur huit immeubles d’habitation situés dans l’écoquartier de Bonne à Grenoble indique des surconsommations de 70 à 150% par rapport à l’objectif ”.
En cause, d’après le sociologue, les usages des habitants qui ne respectent pas les règles d’utilisation du bâtiment.
Cependant, il serait injuste de stigmatiser l’habitant : si le logement est bourré de technologie, on l’a peu informé à comment l’utiliser. On ne passe pas du cahier à l’ordinateur sans un minimum de formation.
S’ajoutent à cela les effets pervers des charges de chauffage peu élevées : si la performance du bâtiment permet des réductions de coût de chauffage, pourquoi ne pas chauffer plus ? Entre payer moins cher à 19°C et avoir plus chaud pour le même prix, le choix est vite fait.
Pourquoi économiser l’énergie dans son logement et comment ?
En somme, personne ne répond vraiment aux deux questions essentielles de la performance énergétique : pourquoi réduire la consommation d’énergie, et comment y parvenir dans les logements d’aujourd’hui ?
D’abord comprendre le “ pourquoi ? ”: Le bénéfice de l’économie d’énergie n’est pas que la réduction de sa facture, mais la condition d’un mode de vie compatible avec les limites de la planète.
Ensuite le “ comment ? » : apprendre les bons gestes qui permettent d’économiser l’énergie en tirant partie des technologies et avoir un “ tableau de bord ” qui permette de mesurer la performance énergétique du logement ou du bâtiment.
©Klotz. Tour Elithis au Danube
Faire sa part ou agir ensemble, les clés pour réduire sa consommation d’énergie.
Pour atteindre, voire dépasser les normes, l’usager peut agir en ce sens, seul ou avec ses voisins.
Vous avez le droit d’apprendre : demandez au promoteur un temps d’explication sur la meilleure façon d’économiser l’énergie de votre appartement ou de votre immeuble.
Vous avez le droit d’apprendre : demandez au promoteur un temps d’explication sur la meilleure façon d’économiser l’énergie de votre appartement ou de votre immeuble.
Vous améliorerez ce que vous mesurez : demandez au gestionnaire d’immeuble des chiffres mensuels sur la consommation d’énergie de l’immeuble. Certains constructeurs proposent déjà des applications connectées qui permettent à l’habitant de connaître en temps réel la consommation d’énergie de son appartement et de son immeuble.
Engagez-vous sur des objectifs réalistes, en fonction de vos possibilités. Si un jeune étudiant vit sans peine dans un appartement chauffé à 19°C ou moins, ce ne sera pas le cas d’une personne âgée fragile ou un nourrisson. Chaque foyer est particulier.
Jouez collectif : pour que écologie rime avec liberté, réunissez les habitants de votre immeuble autour d’un objectif commun de consommation d’énergie. Ainsi, chacun fera de son mieux en fonction de son âge et de sa situation.
Amusez-vous et récompensez-vous : Donnez-vous des défis. Coopérez pour les gagner. Dépensez une part de ce que vous avez économisé pour organiser un repas (bio et sans déchet) de fête…
Et quand vous aurez atteint un résultat qui vous semble satisfaisant, ce sera peut-être le moment d’appliquer la méthode à la réduction des déchets, l’abandon de la voiture individuelle ou l’amélioration de la santé.
Source : Les conditions sociales et organisationnelles d’une performance énergétique in vivo dans les bâtiments neufs – Synthèse – Gaëtan Brisepierre – Les chantiers Leroy Merlin Source – n°1 – 2013.