La retraite heureuse en habitat participatif

C’est à Vaulx-en-Velin, près de Lyon, qu’est née la coopérative d’habitants Chamarel. Un groupe d’amis s’est réuni pour “prendre leur vieillesse en main” et construire un immeuble en habitat participatif. Un projet de vie, avant d’être un projet de fin de vie. Une alternative aux maisons de retraite pour ceux qui sont autonomes.

Seules conditions pour vivre à Chamarel : être à la retraite et partager les valeurs du groupe. Ces valeurs : coopération, écologie, citoyenneté et respect de la vie personnelle sont les vraies fondations de l’immeuble.

Le projet d’habitat participatif s’est monté pendant huit ans, jusqu’en juillet 2017. Il a répondu à l’enjeu de  concilier les besoins de sécurité et d’autonomie à l’âge de la retraite puis dans la vieillesse. 

Les nécessaires équipements pour personnes âgées ont été décidés ensemble, dans le souci de ne pas céder à la facilité. S’il a été prévu que les fauteuils roulants puissent passer partout, tous les aménagements de confort n’ont pas été faits. Ainsi, aucune barre de douche n’a été installée pour l’instant. « Quand il y a une barre, on se met à l’utiliser », estime Jacinta, habitante de l’immeuble.

Le plus important est de rester relié. Pour cela, beaucoup d’équipements sont  mutualisés : une salle commune avec cuisine équipée permet d’accueillir fêtes et spectacles, une buanderie collective, un atelier de bricolage, une chambre d’amis commune, une bibliothèque collective, un jardin partagé… personne ne s’ennuie à Chamarel.

L’habitat participatif est un moteur pour rester autonome. Jacinta témoigne :

“Vivre ainsi me permet de rester plus éveillée et ouverte à ce qui se passe à l’extérieur, sans me replier sur mes problèmes et mes ennuis de santé. Isolée, on cesse de communiquer et le vieillissement est plus rapide. Ici, l’autogestion collective du projet fait que l’on continue à avoir des défis, à devoir rester éveillées et actives. À l’inverse d’une institution où l’on décide tout pour toi ».